Le 8 novembre 2024, dans la ville de Strasbourg (France), une table ronde interdisciplinaire « Pendant la guerre pour réfléchir à l’après » s’est tenue. Elle était organisée par la Fédération Internationale de Psychanalyse (Strasbourg, France) et le PSInstitute (Strasbourg, France). L’événement a réuni des scientifiques, des chercheurs de divers domaines : anthropologues, sociologues, philosophes et psychanalystes.
Selon les organisateurs, ils ont été poussés à organiser un tel événement par la reprise de la guerre aux portes de l’Europe, qui active l’anxiété et provoque les reflets à la question : comment empêcher que l’Europe ne devienne le théâtre de l’expansion des conflits ? « Nous nous posons cette question, certes égoïstement, mais tout à fait raisonnable, depuis notre propre territoire. Et pour nous, empêcher une guerre, ne pas s’y impliquer, signifie suggérer aux autres : Ukrainiens, Russes, Israéliens, Palestiniens – ceux qui la déclenchent directement ou qui en souffrent, de réfléchir à la manière d’en sortir. Et cela à un moment où tous les participants aux événements ne pensent pas à l’avenir, mais au présent, à la nécessité de créer d’urgence des coalitions contre l’ennemi.
Cependant, nous savons tous que tôt ou tard, les parties en guerre s’assoient toujours à la table des négociations”, commente Svetlana Uvarova, présidente de la Fédération Internationale de psychanalyse. “L’une des questions importantes que je voudrais aborder aujourd’hui est la question du tiers. Dans les conflits militaires, il n’y a généralement que deux camps, le troisième étant distant. Nous devons réfléchir à qui pourrait arriver en troisième position dans cette guerre. Le troisième, pour qui les intérêts de cette guerre pourraient devenir les siens”, ajoute Patrick Schmoll, directeur et responsable scientifique du PSInstitut (Strasbourg, France), une entreprise spécialisée dans la prévision et la recherche systémique. Psychanalyste et chercheur italien dans le domaine Sergio Benvenuto, professeur de psychologie et de philosophie, ajoute : « La guerre n’est pas une perturbation de la paix, une perturbation catastrophique au sens mathématique du mot « catastrophe », mais la guerre et la politique sont liés à l’un l’autre. C’est ce qu’il faut dire aux naïfs qui répètent sans cesse : « Nous devons déposer les armes et procéder aux négociations ». En fait, c’est précisément pour pouvoir négocier à partir de positions avantageuses que nous nous battons farouchement ; et il n’est possible de mener des négociations que si nous faisons clairement comprendre à l’autre partie que nous sommes prêts à la guerre. Les négociations sont possibles lorsqu’on fait croire à l’autre partie qu’on est prêt pour la guerre, sans nécessairement y entrer. »
Sur la base des interventions de la table ronde, il est prévu de préparer une publication qui contiendra les rapports imprimés des intervenants, ainsi qu’un résumé de la discussion entre les participants, dont nous informerons en outre.
