L’actualité de l’impact des terrorismes de guerre et des extrémismes de tout bord pose des questions à l’endroit de la pratique clinique et nous amène à repenser nos dispositifs d’écoute. En effet, les psychanalystes sont de plus en plus interpelés par les effets traumatiques de l’actualité des explosions de violence et des exils forcés. Quelles sont les conséquences de ces extrêmes sur la subjectivité ? Comment accueillir et écouter les sujets qui y sont exposés et/ou qui ont été contraints de quitter leur pays ? Quelle place accorder à l’impensable et à la difficulté à dire l’horreur subie, difficulté qui peut s’exacerber face à la différence des langues et des cultures ?
C’est à ces formes de cruauté dans leur impact sur le psychisme que va être consacré cet exposé. La visée est donc de repenser le travail clinique face à ces souffrances qui ont du mal à se dire. Une première étape portera sur l’éclairage que peut apporter la psychanalyse.
Le cas d’une patiente réfugiée en France, après avoir subi la terreur dans son pays d’origine, permettra ensuite d’étudier les processus à l’œuvre dans le travail de transformation et/ou de traduction du trauma. À travers ce cas s’ouvrira un questionnement autour du dispositif de cure face à la différence des cultures.”
Rajaa Stitou est Psychanalyste, maître de conférences HDR à l’Université de Montpellier 3, et membre du laboratoire de Psychologie clinique, de Psychopathologie et de Psychanalyse LPCPP UR 32 78 à Aix Marseille Université.
Ses publications portent sur :
- la clinique du sujet dans son articulation au lien social ;
- les nouvelles formes expressives de souffrance ;
- les épreuves contemporaines de l’exil et de l’étranger ;
- la créativité, les traumatismes de la langue et les situations extrêmes.